Pique-nique au bord du dessin

Résidence et exposition 2020

« Parmi les reliefs gisants, ils s’essayèrent à la construction. Ou bien, ce fut l’inverse, leurs pièces érigées allaient être détruites. Le temps n’avait plus une grande importance, il était seulement marqué par le balancement d’un fil à plomb, imperceptible parfois. Alors, que les choses avancent, s’élèvent, retombent, se contredisent, se projettent ou se contractent, ça n’avait plus d’importance.

Une fois arrivés sur cette autre Zone, Ils échangèrent les reliefs d’un repas contre des montagnes subjectives et quelques fusains. Les époques aussi s’échangèrent. On y retrouva des bois sculptés, des esquisses et des réseaux informatiques, des verres gravés de motifs répétitifs et des lumières artificielles, preuves évidentes que le temps une fois de plus s’était soit perdu ici soit il avait tellement jouer, qu’il s’était oublié lui-même.

Durant la marche, ne chercher ni drapeau, ni nom de nouveaux pays. Quelques ruines qui, en s’effritant, dessinent de nouveaux contours, des gravures, des sillons. Ici un étirement de forme, des tracés suivant les lumières et les ombres, des projections . De nouvelles Atlantide, Babylone, Hyperborée… Lémurie que nous rêvons de parcourir d’un bon pas.
Des jeux ont été brodés sur un tapis. Des espaces de jeux, où l’on progresse à l’horizontale. C’est une exploration de la surface par le dessin et de ses infinis. Les images nous invitent à glisser de bords en bords, de traits en traits. Hors cadres, hors murs, hors sol.

Ils résidèrent donc ici sans conquérir aucun territoire et là-bas, à peine visible, ils laissèrent quelques tracés de labyrinthe pour vous perdre un peu plus dans leurs jeux. Avec le temps, ils y habitèrent au plus prêts d’eux même, avec et parmi les choses. »

Gaëlle Cressent, Juillet 2020.